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  • : Géopolis est consacré à la géopolitique et à la géostratégie : comprendre la politique internationale et en prévoir les évolutions, les conflits présents et à venir, tel est le propos, rien moins !
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Géopolis

Par ces temps troublés, l'actualité géopolitique inquiète et déconcerte. Les clefs nous manquent souvent pour en appréhender les facteurs d'évolution décisifs. Et en cette matière, les médias communs informent à peu près aussi mal qu'ils sont mal informés. On nous parle beaucoup de "mondialisation", mais la compréhension des désordres mondiaux n'en paraît pas tellement meilleure et les désordres eux-mêmes persistent, redoublent même... Bien sûr, Géopolis n'a pas la prétention de tout savoir et de tout expliquer. Nous tenterons simplement ici avec ceux qui voudront bien nous rejoindre de contribuer à la réflexion, d'éclairer certaines questions d'actualité en apportant des informations passées inaperçues ou des témoignages de première main, et aussi de prendre un peu de distance pour ne pas trop nous laisser impressionner par l'impact immédiat des événements. A qui s'adresse Géopolis ? A nous tous, simples citoyens, parce qu'en nos pays réputés démocratiques, nous sommes à l'origine de choix cruciaux : par le vote, c'est nous qui portons au pouvoir des hommes dont les décisions (ou les indécisions) feront le monde de demain, les guerres, la vie et la mort des pays et des peuples... C'est bien sérieux tout ça ! - Oui, le sujet est sérieux, mais les manières de l'aborder peuvent ne pas l'être toujours. Il sera donc aussi question de traités d'art militaire, de la formation des chefs d'Etat, de romans d'espionnage ou de cinéma...

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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 14:11
Cela s'est passé dimanche 14 décembre en Irak et depuis la vidéo tourne partout, mais je ne résiste pas au plaisir de la reprendre ici :



Des bombes, en Irak, il en explose tous les jours depuis l'invasion US, et pourtant aucune n'a eu le retentissement du lancer de chaussures de Mountazer al-Zaïdi, ce journaliste chiite de 29 ans, correspondant de la chaîne Al-Baghdadiya, "honnête et patriote" comme le dit déjà sa légende. Montrer ses semelles, et à plus forte raison les envoyer dans la figure de l'adversaire, c'est la pire offense qu'on puisse lui faire dans le monde arabe. Le traiter de chien est du même ordre et c'est à peu près ce qu'a crié al-Zaïdi à l'adresse du président US George W. Bush : "Voici l'adieu des Irakiens, espèce de chien !". Chien d'infidèle !, qu'ils disent, en général.

Lors de cette dernière conférence de presse à Bagdad en compagnie du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, le président US George W. Bush, dont le mandat touche à sa fin, venait en effet se féliciter de l'action qu'il a ménée dans le pays depuis 2003. Près d'un million de morts, la bagatelle ! L'adieu n'a pas été celui escompté dans ce type de réunions de congratulations journalistiques très encadrées...

Al-Zaïdi ne manque pas de courage car il aurait pu se faire descendre sur le champ. Cela lui vaut déjà un bras et quelques côtes cassés. Ces Messieurs des Services de sécurité n'ont guère d'humour et se sont certainement vengés d'avoir été pris de court. Mais dès le lendemain, les manifestations de soutien au héros de la résistance pacifique se sont multipliées à Bassorah, Sadr City, Nadjaf, Falloujah, Salaheddine... avec la godasse comme nouveau symbole éloquent.

Le geste fait des émules : des GI ont été chassés hier par les étudiants de l'Université de Falloujah à coup de chaussures...

Allez, on se la refait ?
La chaussure, tout un symbole... qui, allez savoir pourquoi, me fait penser aux sandales du Mahatma Gandhi.

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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 22:51
Hier, 5 décembre, le vénéré roi Bhumibol de Thaïlande fêtait ses 81 ans. Pour la première fois en 62 ans de règne, le souverain a omis de prononcer son traditionnel discours d'anniversaire. Silence stratégique et presque obligé pour éviter de prendre ouvertement parti dans la crise politique que traverse le royaume.

Bangkok, 5 décembre 2007 : L'éléphant blanc royal

Le coup d'Etat militaire de septembre 2006 contre le gouvernement corrompu du Premier ministre Thaksin Shinawatra et l'exil de ce dernier à Londres n'ont pas remédié à l'instabilité politique, puisque les partisans de Thaksin sont revenus au pouvoir à la faveur de fraudes massives lors des élections législatives de décembre 2007. C'est du moins ce que la Cour constitutionnelle vient de sanctionner en prononçant la dissolution du Parti du pouvoir du peuple (PPP) du nouveau Premier ministre Somchaï Wongsawat, beau-frère du précédent.

La crise, déjà émaillée de fusillades et d'attentats, semble se résumer au sommet à un affrontement de milliardaires : d'un côté Thaksin, le PPP et ses chemises rouges, de l'autre le magnat charismatique Sondhi Limthongkul, son parti de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), sa chaîne de télévision ASTV que regardent un million de Thaïlandais et ses chemises jaunes aux couleurs du roi. Les deux hommes financent des dizaines de milliers de fidèles, rouges contre jaunes, également fanatisés et prêts à en découdre.

Cependant, en filigrane, ce sont des choix économiques et géopolitiques cruciaux qui se dessinent dans ce pays ébranlé, alors que s'annonce la fin d'un règne prospère. Si chacun y va de ses protestations de loyauté au roi, la tension entre Thaksin et le souverain est ancienne. Le roi Bhumibol a toujours favorisé une économie bien tempérée, prônant l'autosuffisance des paysans. Thaksin au contraire est un mondialiste soutenu par les USA. Il n'est guère étonnant qu'il ait le soutien appuyé de la "communauté internationale" et de ses relais de presse, tout ceci bien sûr au nom de la démocratie... Voilà qu'on commence à parler d'abolir la monarchie en Thaïlande et, en août dernier, le magazine américain Forbes, dans son classement des "World's Richest Royals", a propulsé Bhumibol souverain le plus riche du monde, au grand embarras du Palais. Pas faux, mais cette notoriété soudaine, est-ce un hasard ?

Passent les coups d'Etat (18 depuis le début de son règne), les premiers ministres (27), les constitutions (16), le roi demeure. Mais que deviendra après lui la Thaïlande ?

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29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 21:37
Fidèle aux idées du socialiste Jacques Attali***, notre bon gouvernement semble partisan des solutions finales : pour réduire le trou de la Sécu et autres gouffres des politiques publiques de ces 30 dernières années, éliminons les vieux !

Il y a plusieurs moyens de tuer les vieilles gens. Le plus simple, c’est la crise cardiaque. Suffit de les mettre bien en condition.

Mise en application (exemple tiré des actualités du 25 novembre) :

Morbihan, France - Un homme de plus de 70 ans a reçu une contravention pour avoir roulé à 127 km/h sur une route qu'il n'emprunte jamais et alors que sa voiture ne peut pas dépasser les 50 km/h.

En tout, l'homme a été verbalisé trois fois en trois mois depuis cette première amende en septembre, pour un excès de vitesse sur une quatre voies entre Lorient (Morbihan) et Quimper (Finistère). Cet habitant de Perros-Guirrec (Côtes d’Armor) n'utilise pourtant sa voiturette que pour rendre visite à son kinésithérapeute, lequel se trouve à 1,5 kilomètre de chez lui.

L'explication la plus plausible est une usurpation de plaques d'immatriculation, mais comme les gendarmes l’ont expliqué au supposé contrevenant, ils ne peuvent rien faire depuis que tout est informatisé... Le pauvre vieux s’est vu contraint d’acquitter l’amende contre promesse de remboursement.

J’espère qu’il en a au moins la preuve écrite, parce que les promesses de l’Administration...

Voilà, Monsieur Attali, vous pouvez préparer la fosse. Et à défaut de l’euthanasier, ce sera toujours un vieux de plumé !


***Pour mémoire :
Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société... En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement, plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.

On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et de créer ainsi un marché. Je suis, pour ma part, en tant que socialiste, contre l’allongement de la vie parce que c’est un leurre, un faux problème.

Je crois que, dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir.

L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure... L’euthanasie deviendra un instrument essentiel de gouvernement.


Extraits de Jacques Attali - 64 ans (à quand l’euthanasie ?), - L’homme nomade, 2003.
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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 00:25
Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.

Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.

L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.

Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue !

Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé.

Victor Hugo, Napoléon le Petit (1852)

Vous pensiez peut être à quelqu'un d'autre ?

(Merci à Dominique pour ce morceau de littérature d'anticipation du père Hugo)
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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 15:44
Deux informations qui ne feront pas la une des journaux, glanées sur le site Univers Nature, témoignent de la hargne mise par les délirants qui mènent le monde à détruire l'humain. Lorsque les savants asservissent leurs travaux aux seuls intérêts financiers, la recherche scientifique ne vise plus au mieux mais au pire. Elle est désormais plus féconde à trouver de nouveaux moyens de destruction qu'à soigner ou guérir.

OGM et stérilité

L’Autriche vient de rendre publique une étude sur les effets sanitaires à long terme d’une variété de maïs OGM autorisée pour l’alimentation humaine et animale en Europe depuis 2007. Il s'agit d’un croisement breveté des maïs MON 810 et NK 603 de la multinationale Monsanto.

A l’initiative des ministères autrichiens de la santé et de l’environnement, l’Université de Vienne a comparé l’impact d’une alimentation composée à 33 % de ce maïs OGM et de rations équivalentes qui en sont exemptes, sur plusieurs générations de souris. En l’espace de 20 semaines, les chercheurs ont constaté que le groupe de souris alimenté avec un bol alimentaire comportant des OGM présentait une diminution significative du nombre de portées et de jeunes, notamment à partir des 3e et 4e générations. En outre, le poids des souriceaux est apparu sensiblement plus faible que la normale dès la 3e génération...

Quand on sait que, pour prononcer ses autorisations de mise sur le marché, l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) se fonde essentiellement sur des études à court terme fournies par les semenciers eux-mêmes... Mangeons des OGM !
Source : http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3463

Pesticides et cancer

Selon l’association Alliance Santé Environnement (HEAL), basée à Bruxelles, chaque année en Europe, au minimum un cancer diagnostiqué sur 100 serait imputable à l’exposition à divers pesticides. Une estimation qui pourrait s’avérer bien plus élevée dans les cas de cancer du sein, de la prostate ou des testicules, des leucémies et des lymphomes.

Selon une étude nord-américaine, récemment reprise dans un rapport commandité par le Parlement européen, 30.000 cancers sur les 3 millions de cas recensés chaque année en Europe seraient dus à l’exposition aux substances nocives contenues dans les insecticides, fongicides et autres herbicides. Plus inquiétant encore, on observe une progression à la hausse des cancers touchant les enfants.

L’Alliance Santé Environnement et une autre organisation du même type, le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures), vont donc lancer une campagne européenne, « Pesticides et Cancer », à la fois pour  fournir aux autorités des données scientifiques sur les effets des pesticides, fongicides et autres herbicides toxiques, et pour informer les personnes les plus exposées, c'est-à-dire à peu près tout le monde. Cf. http://www.pesticidescancer.eu/

Ce n'est pas un hasard si la campagne d'information débutera par la France : nous sommes les plus gros consommateurs  de pesticides  en Europe...
Source : http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3465
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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 00:16
Et pendant ce temps au cœur de l'Afrique...

Le Congo-Kinshasa ou RDC (République démocratique du Congo) - ex-Zaïre et ancien royaume négrier - est aujourd'hui le premier pays francophone au monde, avec ses 66 millions et demi d'habitants censés parler... le belge. Plus ou moins. C'est aussi un de ces pays riches-pauvres comme on en trouve tant en Afrique noire, riche en ressources minières (diamants, or, cuivre, étain, fer, cobalt..., ainsi que pétrole et gaz naturel) et en ressources agricoles (café, caoutchouc, bois précieux), et pauvre en... en tout ! Et aujourd'hui, encore et toujours, la guerre.
Le conflit est localisé dans la province du Nord Kivu, tout à l'Est du pays, à la frontière avec l'Ouganda et non loin des jumeaux de triste mémoire, Rwanda et Burundi, qui ne sont pas étrangers à la chose. La guerre du Kivu oppose en effet rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), rebelles tutsis du Congrès national pour la défense du peuple de Laurent Nkunda (CNDP) et les forces de l'armée régulière congolaise du président de RDC, Joseph Kabila (FARDC), accusées de soutenir les premiers, sans compter les milices locales. De fait, ce nouveau conflit s'inscrit dans le prolongement du génocide rwandais de 1994 et de la Guerre du Congo de 1998-2003. En réalité, au Kivu, la guerre n'a pas cessé et redouble aujourd'hui de violence.
L'armée congolaise, démoralisée, ne vaut pas beaucoup mieux que les génocidaires hutus et les criminels de guerre de Nkunda, et malgré la disproportion des forces en sa faveur (20.000 hommes engagés contre 6.000 à 8.000 côté tutsi) la région lui échappe. Mais pour vous arranger tout ça, l'ONU a dépêché sur place 17.000 "casques bleus" qui, pour l'instant, n'arrangent pas grand chose.
Le bilan provisoire est déjà de centaines de milliers de morts, des exactions sans nom, plus d'un million de réfugiés, le choléra qui se répend, et la drogue...
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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 17:07
C'était hier au cinéma Grand Action, Paris 5e, devant une salle archi-comble. L'architecte américain Richard Gage présentait durant près de 3 heures les études techniques rassemblées par l'association "Architects & Engineers for 9/11 Truth" sur les causes de l'effondrement le 11 septembre 2001 de trois tours du World Trade Center à New York. L'association regroupe déjà environ 500 architectes et ingénieurs que les lacunes et les contradictions du rapport officiel ont laissés plus que dubitatifs. Les spécialistes de tous pays sont invités à se joindre à eux pour obtenir enfin une enquête officielle sérieuse, car aussi extraordinaire que cela puisse paraître pour un événement aussi considérable, 7 ans après, celle-ci reste à faire.

Qu'on en juge. L'enquête diligentée par la "Commission d'enquête sur le 11-Septembre", confiée au NIST (National Institute for Standards and Technologies) et à la FEMA (Federal Emergency Management Agency), a été inexplicablement circonscrite au temps qui s'écoule entre l'impact des avions qui ont heurté les Twin Towers et le moment où les conditions de leur effondrement sont supposées réunies. Elle n'examine presque pas l'effondrement proprement dit. De plus, elle laisse complètement de côté le cas de la troisième tour, WTC 7, dont les médias ont très peu parlé et qui, bien que n'ayant, elle, été heurtée par aucun avion, s'est pourtant effondrée le même jour. Enfin, un certain nombre d'indices cruciaux tels que les vidéos montrant la chute de la tour 7, des échantillons prélevés sur les décombres et des témoignages directs de rescapés, de policiers et de pompiers n'ont pas été pris en compte dans le rapport. D'autres semblent avoir été tout simplement détruits, ainsi les restes du WTC 7 dont le site a été rapidement déblayé et les gravats envoyés en Chine !

L'Histoire officielle voudrait que les Twin Towers se soient effondrées à la suite de l'incendie provoqué par la collision des deux avions et l'inflamation du kérosène de leurs réservoirs qui aurait déformé les colonnes d'acier qui armaient les tours et entraîné leur tassement "en pile d'assiettes" sous le poids des étages supérieurs. Le problème est qu'
a priori un simple incendie, fut-il de kérosène, est incapable d'un tel effet, tant et si bien qu'aucun gratte-ciel moderne à structure d'acier ne s'est jamais effondré pour cause d'incendie. Entre autres exemples, Richard Gage cite le cas d'un immeuble de 38 étages qui, en février 1991, a flambé pendant 18 heures et est resté debout. De plus, un tassement des étages "en pile d'assiettes" supposerait qu'on ait retrouvé les 110 étages empilés et les corps écrabouillés des malheureux pris au piège. Ecrabouillés mais pas volatilisés, car des 2.749 victimes on n'a presque rien retrouvé, non plus que des 90.000 tonnes de béton qui auraient dû former cet empilement... et semblent s'être évaporées dans le ciel de New York.

Un autre élément problématique est la vitesse de ces effondrements : les tours sont en effet tombées en chute libre comme s'il n'y avait eu aucune résistance du bâtiment en-dessous des étages incendiés. Voilà qui viole les lois de la physique ! Cela impliquerait la rupture simultanée en un 10e de seconde et sur toute leur hauteur des 47 colonnes d'acier massif du centre des tours et des 240 colonnes de leur pourtour, rupture simultannée faute de quoi elles ne seraient pas tombées tout droit comme elles ont fait, mais auraient basculé... Par l'incendie, c'est impossible, d'autant que la structure des Twins Towers avait parfaitement résisté à l'impact initial des avions et pouvait supporter le feu. Et c'est encore plus inexplicable pour le WTC 7, une tour de 47 étages portée par 21 colonnes d'acier, séparée des Twin Towers par la tour WTC 6 (restée debout), qui n'a été touchée que par des débris projetés lors de l'effondrement des deux premières tours ne provoquant que de petits incendies sporadiques, et s'est néanmoins écroulée
elle-aussi, tout droit, en 6,5 secondes, soit à la vitesse d'un objet tombant en chute libre du haut d'un immeuble, sans cause !

Si le fioul en feu ne peut fondre des poutrelles d'acier - au pire, il les amollit progressivement, -
il faut pour ce faire porter la température à 1.510°C minimum. La chaleur de l'incendie résultant des collisions ne pouvait donc y suffire (650°C environ). Pourtant, sur les vidéos, on voit bien de l'acier fondu ruisselant des tours, et les ouvriers qui ont déblayé le site signalent encore trois semaines après l'attentat des mares d'acier liquide... Alors quoi ? Un autre indice a mis les spécialistes sur la piste : la physionomie générale de la chute des Twin Towers. Pour chacune des deux, il ne s'agit pas du tout d'un simple tassement, mais d'une pulvérisation provoquant un énorme nuage de poussière "en feu d'artifice" avec projections de matière latéralement, le genre de choses qui s'observe lors d'une explosion. Le cas du WTC 7 est un peu différent puisqu'il n'y a pas de projections. Au contraire, on peut constater une implosion du bâtiment sur lui-même à la manière de ce qu'on réalise avec des explosifs judicieusement disposés lors des destruction programmées d'immeubles. Il s'effondre tout droit sur lui-même et il n'en reste quasi rien.

Explosif, voilà le mot. Alors qu'un incendie provoque des déformations graduelles et un effondrement asymétrique du bâtiment du côté de sa moindre résistance, seule une destruction par un explosif puissant pouvait liquéfier la structure d'acier instantanément, faire tomber
droit les tours et pulvériser ces milliers de tonnes de béton qu'on n'a pas retrouvées. Ceci étant posé, restait à trouver des traces d'explosif dans les échantillons collectés (poussières, morceaux d'acier fondu, etc.). Or, ce que les physiciens-chimistes ont identifié dans les débris, c'est précisément la présence autrement inexpliquée d'un composé explosif de fer, oxygène et aluminium (Fe2O3 + Al), le thermite, et même de thermate, encore plus puissant, qui comporte l'élément soufre (Fe2O3 + 2Al + S), ainsi qu'une forte concentration de manganèse, un oxydant du thermite qui sert dans la fabrication de gels explosifs. Thermite et thermate (super-thermite) sont des explosifs utilisés par l'armée... qui peuvent liquéfier l'acier en quelques secondes.

Tout ceci coïncide avec les témoignages : les explosions entendues avant et pendant l'effondrement des tours, la forte odeur de soufre qui a frappé les ouvriers employés au déblaiement. L'évidence s'impose : un tel explosif, présent en de telles quantités dans les ruines du WTC et connu précisément pour entraîner ce genre d'effets, est le responsable direct de la disparition des Twin Towers, dont l'effondrement a été
bien trop méthodique pour être le résultat d'une collision d'avion aléatoire, et à plus forte raison pour la troisième tour. Il s'agit donc de destructions programmées.

L'enquête est loin d'être terminée, car si on comprend mieux maintenant le comment du 11 septembre, une foule de questions nouvelles sont encore sans réponse.
Seules quelques entreprises maîtrisent la technique des démolitions contrôlées. Laquelle est intervenue ? L'usage du thermite n'est pas du niveau des terroristes ordinaires. Exit Al Qaïda, Ben Laden et compagnie. Il suppose en outre un large accès aux trois tours concernées sachant que celui de la troisième, le WTC 7, était particulièrement limité puisqu'il abritait des bureaux de la CIA et du Département de la Défense ! A qui le crime a-t-il profité ? Les mouvements de capitaux dans les jours qui ont précédé l'événement mériteraient une enquête fouillée pour vérifier s'il n'y a pas eu de délits d'initiés. On peut déjà citer le cas étrange d'un certain Larry Silverstein qui, le 24 juillet 2001, soit deux mois seulement avant le 11 septembre, avait signé un bail emphytéotique pour le WTC et pris soin d'assurer les tours, y compris contre la chute d'avions détournés par des terroristes...

Enfin, il y a les conséquences politiques et géopolitiques que l'on sait. Le 11 septembre a servi à justifier toute une législation nouvelle qui limite considérablement les libertés auxquelles les citoyens des Etats-Unis d'Amérique étaient attachées. Il est aussi la justification majeure de la "lutte contre le terrorisme" que mènent les USA à travers le monde. Après l'effondrement des tours, c'est donc aujourd'hui la version officielle de l'événement qui s'effondre, et avec elle toute la politique du gouvernement US de ces dernières années. Le crime est sous nos yeux. Reste à juger les criminels et en tirer les leçons. Oui, c'est énorme.

Pour en savoir plus : http://www.ae911truth.org/
PS : Il y a des excités du complot qui voient des complots partout et pour qui le complot explique tout. Il y a aussi des négationnistes du complot qui ne veulent reconnaître de complot nulle part et n'y voient que "fantasmes de la théorie du complot". Ceux-là sont tout aussi excités et tout aussi crétins. Seule compte la Vérité. Il n'est pas question ici de théorie, mais de faits et de crimes. Tout n'est pas complot dans l'Histoire, mais des complots, des magouilles plus ou moins sordides et des emberlificoteurs, il y en a bel et bien.
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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 00:48
L'âne couronné troublera le royaume... Il serait malhonnête de dire que je ne vise personne !

Il y a sous le soleil un mal que je vois,
une erreur de qui gouverne :
Le fou occupe les plus hautes fonctions,
les hommes de valeur croupissent dans des emplois inférieurs.
Je vois des esclaves aller à cheval,
et des princes à pied comme des esclaves.
L'Ecclésiaste 10,5                                                                                                     
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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 23:27
Année 2008, la piraterie reprend de plus belle. On devrait tourner autour de 300 abordages recensés, même si les chiffres ne sont pas fiables puisqu'on estime qu'environ 30% des actes de piraterie ne sont pas déclarés... Il y a sans doute des compagnies maritimes et des armateurs qui ont des choses à cacher. En tous cas, ça rapporte et en millions de dollars. Voici des reportages sur le sujet, l'un par Eric Frécon et Henri Grant provenant de la revue Défense nationale et sécurité collective, sur les pirates asiatiques : Defnat ; les autres de Jean-Christophe Brisard et Jean-Paul Mari tirés du site Grandsreporters.com, sur les pirates africains : NouvelObs1et NouvelObs2.

Nos pirates modernes sont en effet de plusieurs sortes. Jusqu'à récemment on parlait surtout des pirates indonésiens et malais, et dans une moindre mesure de ceux qui écument le golfe du Bengale et la mer de Chine. Mais aujourd'hui, ce sont les nigérians et les somaliens qui font le plus parler d'eux, et le golfe d'Aden est devenu l'une des zones les plus dangereuses du monde. Sans compter les pirates écossais... si, si, regardez bien la carte pour 2007.
IMB Piracy Reporting Centre

Enfin, paraît-il que les Somaliens ont une éthique : on ne chourave pas la nourriture de l'équipage du cargot piraté et si on maltraite un otage, on est mis à l'amende. Cela vaut mieux d'ailleurs, car ils détiennent encore actuellement quelque 200 marins.
Je crois bien que je vais me faire pirate...
pirate sur Seine !
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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 21:48
Cela va peut-être encore choquer, mais savoir qui remportera la présidence US, en fait, ça m'est équilatéral ! D'ailleurs, le petit monde médiatique nous en parle beaucoup trop de ces élections américaines et tout ceci n'est pas très honnête, alors que nous ne sommes pas appelés aux urnes, nous. Certes, étant donné l'omnipotence des USA, la question intéresse plus ou moins toute la planète. Mais de là à opiner pour l'un ou l'autre... Pour tout dire, je ne vois aucune différence notable entre les deux candidats en matière de politique internationale, qui est la seule chose qui m'importe ici et qui nous importe vraiment en tant que Français. Aucune différence perceptible dans leurs programmes respectifs en cette matière. Donc, si, à l'usage, Obama sera moins mauvais que McCain l'aurait été, ou inversement, ça reste à démontrer. Que ce soit vis-à-vis d'Israël, de l'Iran, de l'Afghanistan, de la Chine, de la Russie ou de nous-mêmes, pour l'instant, rien ne les démarque. Aucune différence ? Ah si, c'est vrai, y a un noir !

Eh bien, vous m'excuserez de vous détromper, mais d'une le nommé Obama n'est pas plus noir que blanc (mulâtre en fait) et certainement pas "afro-américain", et de deux, je ne vois pas de quoi se gargariser de son "être noir" un peu frelaté. Ce que je vois, en revanche, ce sont les sommes absolument colossales dépensées pour cette campagne électorale américaine : 1 milliard de dollars rien que pour les primaires, et on devrait atteindre un total de 2,4 milliards de dollars selon les chiffres du Center for Responsive Politics. Vous avez bien lu : 2,4 milliards de dollars ! La campagne électorale la plus chère de tous les temps. C'est pas beau la démocratie ! Et après, on va venir pleurnicher sur l'Afrique noire, vraiment noire elle, qui se meurt... Et qui aura dépensé le plus ? Eh bien, je vous le donne en mille : Barack Obama (605 millions de dollars et des poussières...). Or, ces dépenses, le moment venu, seront autant de dettes vis-à-vis des lobbies divers et variés, les industries pharmaceutiques notamment, qui ont misé sur lui. Et cela vaut aussi pour son concurrent McCain, quoique dans une moindre mesure puisque celui-ci a accepté une part de financement public, s'obligeant à plafonner ses dépenses à 84 millions. Alors Obama ? Retour sur investissement attendu.

Ah oui, un conseil en passant, si vous ne savez vraiment pas quoi faire de votre argent et pariez sur Obama gagnant, achetez donc des actions Pfizer...
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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 00:15
Changement de décor. Me voici dans les Flandres, à Lille et sous le charme. Le charme des brumes et du froid sec. Le charme des hommes du Nord et de leur gentillesse.

Lille, l'horloge, vue de la Grand Place au crépuscule
(oui, c'est mon goût pour les photos sombres qui me reprend !)

Je m'en suis allée promener du côté de l'église Saint-Maurice pour voir de jolies choses gothiques et de la belle peinture. Las ! Les peintures classiques étaient dans la pénombre et tout l'éclairage concentré sur une photo d'icône et une autre de croix peinte italienne, collée sur bois en guise de crucifix ! C'est malheureux, tout de même.

Pauvre église. Il y a aussi le coin jeux, avec ses petites chaises, ses petits tabourets, sa petite table et les feutres de couleur posés dessus. Sur un chevalet, le dessin inachevé d'un Christ en croix tout rouge en gribouillis d'enfant. A deux pas du chœur ! D'aucuns doivent sans doute trouver cela attendrissant que les enfants "expriment leur créativité" pendant la messe. Moi, ça me consterne. Peut-être faut-il rappeler aux amateurs d'icônes, que l'on ne s'attaque à peindre l'image du Sauveur que lorsqu'on a la pleine maîtrise de cet art. C'était le quart d'heure grognon !

Eglise Saint-Maurice, le coin jeux...

*
Dans la même veine, il me revient un petit poème en prose de ma composition, au retour d'un mariage à Thionville :

Expérience de la déchristianisation de notre siècle dans une église lorraine, un jour de mariage

Machinalement, je cherche des yeux un crucifix. Je cherche un crucifix et n'en vois pas. Nous sommes pourtant dans une église, une église chrétienne bien sûr, catholique de surcroît. Il y a seulement ce rouleau suspendu au-dessus de l'autel, un rectangle de tissu entre deux baguettes, peint d'un lever de soleil façon calendrier chinois, sur lequel se découpe une forme blanche et vide, simple silhouette flottant les bras en V, fantômas !

Comme le chantait Serge Lama : De vos prêtres il faut vous méfier !

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 22:12
Les missions secrètes ont quand même quelques inconvénients... Non pas le voyage en lui-même, mais les aéroports ! Je déteste de plus en plus les aéroports !

Un petit matin d'octobre, Roissy - Charles de Gaulle : le nouveau terminal 2G, tout juste inauguré, a comme un air de crise. Finies les audaces architecturales et l'espace "lounge" pour hommes d'affaires ; ici les finitions semblent avoir été faites au moindre coût. Peu importe, à vrai dire. Ce qui importe à ce moment précis, c'est ma boucle de ceinture. Parce que, oui, figurez-vous que ce jour là, Mélusine s'est habillée d'un pantalon avec ceinture, et la ceinture avec boucle, on n'a pas idée ! Bien entendu, quand je passe le portique de police/douane/sécurité, ça fait "bip". C'est qu'elle est en métal, cette boucle, donc c'est un peu normal que ça fasse "bip". Nonobstant, ça intrigue beaucoup ces dames de la sécurité. Imaginez si j'avais mis un ceinturon !

Quelques jours plus tard, au départ de Florence, je passe sous le portique, et "bip" ! Et même, "bip, bip" ! Là, vous pensez que c'est ma ceinture qui intéresse Monsieur le policier italien ? Eh bien, pas du tout ! La ceinture et sa boucle de métal, il n'en a rien à faire, le policier. Non, ce qui l'intrigue au plus au point, c'est ma barrette. Parce que oui, j'attache mes cheveux avec une barrette. Quelle drôle d'idée, n'est-ce pas ? Donc il a fallu que je dénoue mes cheveux devant tout le monde pour que le Monsieur puisse zyeuter de près la barrette qui faisait "bip"... La prochaine fois, je me pointerai en tchador !

Florence, place de la Seigneurie, Loggia dei Lanzi, il y a quelques jours...

Mais tout ceci n'est rien en comparaison de ce qui nous attend. Car les délirants qui nous gouvernent ont trouvé un nouveau gadget pour satisfaire leurs fantasmes de contrôle total, et leurs fantasmes tout court d'ailleurs : le "scanner corporel". Cet appareil "à ondes millimétriques", dixit la notice, permet de voir le voyageur tout nu sous ses vêtements ! Nu comme le David de Michel-Ange. La chose est déjà en service à Nice et devrait bientôt arriver à Roissy. Bien sûr, on nous dit que les parties intimes seront floutées, mais on ne voit pas trop comment elles pourraient l'être sans qu'on y regarde. On nous dit aussi que les hommes seront visionnés par des hommes et les femmes par des femmes, la belle affaire ! - ces deux informations, prétendument rassurantes, étant d'ailleurs contradictoires entre elles. Bref, les missions, ce sera sans moi.
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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 22:25
Je relaie un courrier de Philippe Schmitt, père de cette jeune fille, Anne-Lorraine, tuée dans le RER D par un violeur récidiviste d'origine turque, Thierry Dève-Oglou, le 25 novembre 2007. Le colonel Schmitt a rejoint l'Institut pour la Justice, une association indépendante fondée en avril 2007 pour promouvoir une réforme du système judiciaire français, qui en a bien besoin, cf. Justice : Qui nettoiera les écuries d'Augias ? . Pour ce faire, l'Institut pour la Justice lance un référendum auquel on peut participer à partir du site www.institutpourlajustice.com. Je souligne tout particulièrement la question 5 : "Pensez-vous que la responsabilité d'un magistrat qui relâche un criminel doit pouvoir être engagée, quand sa décision a eu pour effet la mise en danger d'autrui ?". En termes plus généraux : un magistrat devrait-il payer pour ses fautes graves ? Actuellement, ils ne paient même pas pour leurs délits et leurs crimes ! Le devraient-ils ? Oui, bien sûr.

Voici le message :

"Paris, le 6 octobre 2008

Le matin du 25 novembre dernier, j'attendais ma fille Anne-Lorraine sur le pont qui surplombe les voies à la gare de la Borne Blanche, dans l'Oise. J'étais impatient de la retrouver parce que je ne l'avais pas vue depuis trois semaines. Mais quand le train de 10h30 est arrivé, Anne-Lorraine n'est pas descendue.

Ce souvenir me hantera jusqu'à ma mort. Car j'ai appris plus tard que ma fille était bien dans le premier wagon, mourante, incapable de crier au secours. Elle avait reçu trente-quatre coups de couteau d'un homme qui sortait de prison, pour avoir commis un viol quasiment au même endroit en 1995.

En tant que parent ou grand-parent, vous pouvez imaginer le nombre de nuits où ma femme Elisabeth et moi avons revécu, en cauchemar, la scène qui a eu lieu dans ce train, ce jour-là.

Anne-Lorraine était l'aînée de nos cinq enfants. C'était une vraie battante. Elle voulait devenir journaliste et s'était donné tous les moyens pour réaliser son rêve. Elle ne se plaignait jamais, elle était toujours riante, toujours de bonne humeur. Sa perte est irréparable.

Mais le jour de son enterrement, Elisabeth et moi nous sommes engagés à ce que son sacrifice ne soit pas vain.

Dix mois se sont écoulés. Nous avons étudié la question en profondeur et nous sommes aujourd'hui certains que les pouvoirs publics pourraient prendre des mesures pour empêcher que des centaines d'autres femmes et enfants subissent le même martyre.

Mais encore faut-il qu'une forte demande se manifeste de la part des citoyens comme vous.

C'est pourquoi je vous écris cette lettre. Elisabeth et moi vous demandons de participer au Référendum sur la Justice.

Il faut que vous sachiez que, pour les parents des victimes de criminels, l'horreur ne s'arrête pas le jour de l'enterrement. Le véritable calvaire commence quand vous réalisez que justice ne pourra que très difficilement être rendue.

Quels que soient les souffrances, les tortures, les actes de barbarie que votre enfant a subis, notre système judiciaire ne permet quasiment plus de donner une juste peine au coupable.

Comprenez-moi bien : je n'éprouve aucune haine à l'égard du meurtrier de ma fille. Je l'ai dit à l'époque et je le répète aujourd'hui. Je ne suis animé par aucun esprit de vengeance.

Mais les faits sont là :

Cet homme avait déjà été condamné pour viol avec arme, dans les mêmes circonstances, ce qui lui avait valu d'être condamné à cinq ans de prison en 1996. Mais il avait été relâché après deux ans seulement. Il était revenu vivre à deux pas de sa première victime, sans que celle-ci soit jamais avertie. On lui a laissé toute liberté de décider, un matin, de recommencer.

Aujourd'hui, il a été de nouveau arrêté mais, d'après les lois actuelles, il sera libéré dans à peine quelques années !

A ce moment-là, il reviendra vivre près de chez nous. Rien n'obligera les magistrats à nous prévenir, ce jour-là. Et il croisera peut-être une autre de mes filles dans le RER.

C'est l'effrayant résultat de l'évolution de notre système pénal ces trente dernières années.

Pierre Bodein, condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 1994, s'est ainsi retrouvé en liberté dès 2004, ce qui lui a permis de torturer et d'assassiner Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, Julie Scharsch, 14 ans, et Hedwige Vallée, avant d'être rattrapé.

Guy Georges n'a été condamné qu'à une année de prison, après une agression sanglante au couteau sur une jeune femme, alors qu'il avait déjà quatre tentatives de meurtre derrière lui. A sa sortie, il a donc pu recommencer, violer et assassiner sept jeunes filles.

Michel Fourniret a été condamné à cinq ans de prison pour une dizaine de viols sur mineurs. Sorti après 3 ans seulement, il a pu commettre huit viols et assassinats supplémentaires.

Francis Heaulme a également eu maille à partir des dizaines de fois avec la Police et la Justice, avant que son cas ne soit considérer comme assez grave pour mériter 30 ans de prison. Mais entre temps, il avait commis neuf meurtres.

Francis Evrard, condamné trois fois pour pédophilie, a été relâché en juillet 2007, ce qui lui a permis presque immédiatement d'enlever Enis, un petit garçon de 5 ans. Il a ensuite évoqué "une quarantaine d'enfants". Mais le magistrat qui l'avait libéré avait lui aussi agi en toute légalité.

Prison avec sursis, remises de peine, libération conditionnelle, semi-liberté, amnisties, liberté surveillée, et, depuis peu, bracelet électronique et même "prison hors les murs" (!!!), tout est fait pour diminuer les peines d'emprisonnement.

Malgré la récente loi sur la "rétention de sûreté", le nombre de remises de peine et de libérations anticipées a augmenté de 34% entre 2007 et 2008.

Poutant, n'y a-t-il pas au moins une certaine catégorie de criminels que l'on pourrait définitivement écarter de la société ?

Qui a intérêt à ce qu'on relâche les violeurs et les assassins, quand on sait que le nombre de viols et de meurtres avec actes de barbarie a déjà augmenté de 200% depuis 1981 ?

Mais regardons les choses en face : les citoyens concernés comme vous et moi ont-ils fait tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher les pouvoirs publics de relâcher des criminels dangereux ?

Quand leur avons-nous exprimé concrètement notre révolte pour la dernière fois ?

Ce qui m'amène à vous poser la question : êtes-vous prêt à faire un geste aujourd'hui pour faire évoluer notre société vers une meilleure protection des citoyens innocents ?

Il est impossible à un homme et une femme seuls comme mon épouse et moi de changer le système judiciaire. Mais si vous nous aidez, nous le pouvons.

C'est pourquoi Elisabeth et moi comptons sur vous pour participer au "Référendum sur la Justice" organisé par l'Institut pour la Justice.

C'est le meilleur, peut-être le seul moyen de mettre fin à la manière irresponsable dont on traite aujourd'hui les criminels dans notre pays.

Vous trouverez sur ce Référendum neuf questions sur des réformes qui pourraient passer immédiatement et épargner de nombreuses vies innocentes.

Ces réponses seront adressées aux médias, aux parlementaires, et à Nicolas Sarkozy. Il nous a déjà reçus, mais nous voulons pouvoir revenir avec 500.000, 1.000.000 ou même, si c'est possible, 5.000.000 de référendums.

Si vous le pouvez, nous vous demandons d'aider financièrement l'Institut pour la Justice, car c'est une association qui n'a aucune ressource pour poursuivre son action autre que les dons que vous allez envoyer. Tout va dépendre de vous.

Avec votre aide, l'Institut pour la Justice pourra diffuser ce Référendum à des millions d'exemplaires, dans toute la France. Nous déclencherons un soulèvement qui obligera les pouvoirs publics à réagir.

D'avance, je vous remercie de tout ce que vous pourrez faire pour soutenir notre mouvement. Faites-le pour ma fille Anne-Lorraine, pour toutes les jeunes filles qui se sont fait assassiner comme elle et, plus important encore, pour toutes les futures victimes que nous protégerons grâce à notre action.

Philippe Schmitt"
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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 22:38
Voilà, c'est fait : le chef de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar a reconnu lundi 29 septembre dans une vidéo adressée à l'agence locale Pajhwok Afghan News être derrière l'embuscade du 18 août qui a coûté la vie à dix soldats français dans la province de Kapisa, district de Saroubi, son fief. Le point d'exclamation est de trop d'ailleurs, puisque la nouvelle ne surprendra que les naïfs qui croient encore ce que blablatent nos zautorités. Vous savez les mêmes qui prétendent qu'il n'y a pas de guerre en "Afgha"... Oui oui, pas de guerre. Rien du tout. Pour les autres, en tous cas mes quelques lecteurs, ils se doutaient déjà que ce n'étaient pas nécessairement les Talibans qui avaient fait le coup : Afghanistan, la guerre  (texte du 30 août). Ah oui, qui c'est qui nous parlait de lutte contre le terrorisme ? Comme quoi, Mélusine a toujours raison !

A propos d'Hekmatyar, voici une autre vidéo qui date du mois de mai 2008 où l'ancien combattant de la liberté ("freedom fighter" dans la terminologie USaméricaine), aujourd'hui commandant du second groupe le plus puissant d'insurgés afghans (mais on peut toujours dire terroriste, ça ne change rien à l'affaire), expose son point de vue. Et ce n'est pas sans intérêt. (15 secondes de pub au début).

Propos recueillis par Sami Yousafzaï pour CBS News, quelque part dans le Nord-Est de l'Afghanistan.
www.cbsnews.com/stories/2008/05/06/terror/main4075326.shtml
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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 00:31
Déjà, il y a deux ans, j'avais évoqué la campagne pour l'interdiction des bombes à sous-munitions (BASM) et des mines anti-personnelles relayée par l'association Handicap international : Campagne contre les sous-munitions . Cette campagne se poursuit et dimanche 28 septembre, place de la Bastille, s'est à nouveau élevée une pyramide de chaussures évocatrices. Pour le côté ludique de la chose, le lancer de chaussures, c'est assez sympathique. La reconstitution d'un champ de mines, nettement moins.

Cette année, mention spéciale pour la plus subtile invention de l'humanité contemporaine...
la mine antipersonnelle en forme de jouet !
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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 21:21
Cela fait déjà un mois, le 21 août dernier, le grand chef d'orchestre russe d'origine ossète, Valery Guerguiev, donnait sur la place centrale de Tskhinvali, capitale de l'Ossétie du Sud, un concert-requiem à la mémoire des quelque 2.000 de ses compatriotes tués par les bombardements de l'armée géorgienne au début du mois d'août. Ancien directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Rotterdam et premier chef invité du Metropolitan Opera à New York, directeur depuis janvier 2007 de l'Orchestre symphonique de Londres, Guerguiev est un des plus grands. De cette guerre d'Ossétie où il a perdu des amis, il dit notamment ceci, balayant les affabulations des journalistes de salon, BHL et consorts : "En Russie, en Europe et en Amérique, je dirai ce dont je suis sûr : si je n'avais pas su ce qui s'est passé réellement la première nuit [7-8 août 2008], je n'aurais jamais risqué ma réputation".

Au programme, la symphonie n° 7 "Léningrad" de Dimitri Chostakovitch interprêtée avec l'orchestre du théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg devant une foule émue.

Discours et 1ère partie

2e partie
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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 20:06
Seul est un catholique accompli celui qui élève la cathédrale de son âme sur des cryptes païennes.
Nicolas Gomez Davila

Pagano-christianisme, le terme laissera sans doute dubitatif, mais est-il plus ridicule ou plus faux que ce "judéo-christianisme" dont on nous rebat les oreilles au point de laisser croire à un nombre croissant de catholiques qu'ils seraient judéo-quelquechose ? Des judéo-christianismes ont existé, certes, comme le courant nazaréen, considéré dès la fin du Ier siècle de l'ère chrétienne comme hérétique ("synagogue de Satan" dit l'Apocalypse de saint Jean, 2, 9). Ils ont resurgi à partir du XVIe siècle avec les sectes protestantes qu'on peut effectivement considérer judéo-chrétiennes. Mais pour les Catholiques comme pour les Orthodoxes qui se respectent, cela porte un nom : hérésie. Et l'hérésie, par définition, ce n'est pas catholique.

Pourtant, certaines déclarations récentes des Souverains Pontifes laissent planer une ambiguïté et semblent même, par quelques phrases appuyées (et spécialement médiatisées), balayer vingt siècles de tradition catholique en la matière. Je pense tout particulièrement au pape Jean-Paul II parlant des Juifs comme de "nos frères aînés dans la foi" (13 avril 1986, lors de sa visite à la synagogue de Rome), ou à la brève allocution prononcée récemment par Benoît XVI à Paris devant les représentants de la communauté juive (12 septembre 2008). Le Saint Père y atténue d'ailleurs discrètement la formule de son prédécesseur en "frères aimés dans la foi", car l'idée d'une aînesse du Judaïsme est, comme il le sait certainement, tout à fait contraire à la tradition. A cet égard, la lecture chrétienne du récit biblique d'Esaü vendant son droit d'aînesse à son cadet Jacob pour un plat de lentilles (Genèse, 27) est très claire, de même que celle de la bénédiction par Jacob des deux fils de Joseph à la fin de la Genèse (48, 1-22), où l'on voit le patriarche croiser les mains pour intervertir l'ordre de primogéniture. Elle s'accorde d'ailleurs au fait historique, puisque la naissance du Judaïsme tel qu'il existe aujourd'hui est postérieure à celle du Christianisme, et non l'inverse. Succédant à la religion du Temple de Jérusalem, disparue lors de sa destruction par les Romains en 70 de notre ère, cette nouvelle religion dite rabbinisme ne s'est élaborée qu'entre le IIe et le VIe siècles.

Tout au plus peut-on parler d'un corpus de textes, dit Ancien Testament ou Torah, que revendiquent partiellement l'une et l'autre religion - et encore ces textes sont-ils interprétés de façon complètement différente. En tous cas, le rabbinisme ou Judaïsme au sens moderne repose en grande partie sur le Talmud, avec lequel le Christianisme n'a strictement rien en commun et qui est d'ailleurs violemment anti-chrétien. Bref, dans le discours du Saint Père au collège des Bernardins en ce 12 septembre, par ailleurs d'une grande profondeur spirituelle, la formule qui voudrait que saint Paul se situa "dans la tradition commune du rabbinisme" est malencontreuse : saint Paul comme le Christianisme ont l'antériorité.

Mais il y a plus. Ce qui étonne dans les travaux de l'exégèse chrétienne contemporaine, c'est la part faite aux sources judaïques. Non pas qu'elles soient en elles-mêmes dépourvues d'importance ou d'intérêt pour la tradition catholique, ainsi Le Christ hébreu de Claude Tresmontant (1983) ou Jérusalem ressuscitée - La Bible hébraïque et l'évangile de Jean à l'épreuve de l'archéologie nouvelle de Jacqueline Genot-Bismuth (2000). Mais du fait que cette part est absolue et ne laisse place à rien d'autre. Or il serait abusif de voir dans la religion du Temple ou dans la religion des Hébreux anciens la seule et unique source d'où procèderait le Christianisme. C'est faire peu de cas de sa nouveauté irréductible, autrement dit du Christ lui-même. Et c'est aussi escamoter la possibilité, ou osons le dire, la réalité de sources païennes. Faut-il rappeler que Notre Seigneur est né dans l'Empire romain ? Qu'il est né dans la partie de langue grecque de cet Empire ? La sphère d'expansion de la culture hellénistique englobait la Judée depuis le temps d'Alexandre le Grand. Pour le contexte de la naissance du Christianisme, ce n'est pas rien. Benoît XVI lui-même insistait justement là-dessus dans son discours de Ratisbonne le 12 septembre 2006, ce même discours qui soulignait l'aporie du dialogue des religions. Cf. Benoît XVI, Manuel Paléologue et l'Islam : dialogue des religions  et Benoît XVI et l'Islam .

Qui plus est, sans culture gréco-romaine, autrement dit sans culture païenne, des pans entiers des Evangiles restent incompréhensibles. Prenons un petit exemple : l'éponge vinaigrée qu'un soldat romain tend au Christ sur la croix. Curieux, n'est-ce pas, cette histoire de vinaigre ? Sadique même, à première vue. Les spécialistes de l'armée romaine vous diront qu'il s'agissait en fait de vin aigrelet, la piquette du paquetage du soldat romain, sa boisson règlementaire, ce qu'il avait pour se désaltérer. Le Romain s'est donc montré charitable. De même, cet épisode clef du récit de la Passion qu'est la rencontre avec Pilate ne présuppose-t-il pas en arrière-plan toute la tradition des philosophes grecs ?

Mais évoquer des sources païennes, cela prête à sourire. Ça fait moins sérieux que de parler de sources juives. Et pourquoi ? On a un peu vite oublié que, depuis les premiers Pères de l'Eglise, la tradition catholique met en parallèle les prophètes hébreux et les sibylles païennes qui, elles-aussi, ont annoncé le Sauveur du monde. On a oublié que l'Ancien Testament doit se lire et se comprendre comme annonce et préfigure du Christ et de l'Eglise. C'est parfois à se demander si les Catholiques savent encore lire la Bible en catholiques et s'ils comprennent le sens chrétien de ce qu'ils lisent... On a enfin oublié que le Christianisme n'est pas que "religion du Livre", mais aussi religion de l'icône, culte des reliques et communion des saints, toutes choses qui n'ont rien de juif, bien au contraire. Pour s'en tenir aux questions d'exégèse, il y aurait encore bien des choses à creuser, à redécouvrir du côté du paganisme. Que l'on pense à l'œuvre controversée de l'ethnologue Gavriil Ksenofontov, exécuté sous Staline (Chamanisme et Christianisme, 1929), ou à tous ces saints "populaires" aujourd'hui rélégués avec condescendance du côté du folklore païen, et qui sont pourtant parfaitement et dignement catholiques, et bons antidotes contre les hérésies modernes.

Pour moi, je peux me tromper, mais je crois aux Madones qui pleurent et aux crucifix qui gouttent le sang. Et j'ai grande dévotion pour saint Georges, sainte Marguerite, sainte Catherine philosophe, sainte Agnès romaine, et bien d'autres. Certes, ce n'est pas judaïque, mais je ne vois pas pourquoi ce serait risible ou de moindre valeur puisque c'est authentiquement catholique. Surtout, surtout, qu'est-ce que Rome ? Qu'est-ce qui fonde l'autorité du Souverain Pontife ? Dites un peu.
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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 22:09
Ce que deviennent les Serbes du Kosovo, peu de gens s'en soucient aujourd'hui en France, car dans la course au victimisme, on oublie trop souvent les vraies victimes. Il existe pourtant une association humanitaire qui sauve l'honneur et fait un travail remarquable auprès des villages serbes enclavés de ce petit territoire en perdition, la Fraternité franco-serbe, dont il était déjà question ici : Entretien avec Charles-Alban Schepens, président de l'association Fraternité franco-serbe .

FFS a mené à bien en août dernier une nouvelle mission de secours et d'assistance auprès de l'hôpital pour enfants de Mitroviça et de plusieurs villages et hameaux coupés du monde, dont on trouvera le compte-rendu illustré sur le site http://fraternitefs.free.fr/CR/voyage2.htm. Extrait :

"[De Mitroviça (Nord du Kosovo)] nous repartons [plus au Sud] vers les enclaves isolées où la situation est vraiment critique et dont l’accès est risqué.

Nous atteignons la première, un petit hameau de quelques familles.
Ils n’ont l’eau courante qu’une heure par jour ; l’électricité de temps en temps.

L’un des chefs de famille que nous avions prévu de rencontrer n’est pas là. Il a été kidnappé par des Albanophones, comme nous l’explique son frère, et nous craignons le pire quant à son sort...

Ici aussi nous distribuons quelques colis particulièrement bienvenus et appréciés, et de l’argent. Nous offrons enfin des bicyclettes aux gamins, dont les visages rayonnent de joie.

Puis nous reprenons la petite route défoncée et arrivons à un village plus important, l’enclave principale que nous avions ciblée.

La veille, les Albanophones, ayant appris notre arrivée, ont passé la soirée à tirer des coups de feu autour du village.

Cette tentative d’intimidation n’empêchera pas le village de se rassembler autour de nous pour la distribution de nombreux colis. Chaque famille reçoit une somme d’argent proportionnelle au nombre d’enfants.

Puis, pendant de longues heures, nous sommes reçus par les chefs de l’enclave.

Nous discutons des besoins urgents à la veille de l’hiver. Le bois est leur seul moyen de chauffage, mais exploiter leurs propres forêts est devenu trop dangereux. Nous leur promettons d’essayer d’organiser une livraison de bois pour l’hiver prochain. [...]"

*

Pénurie de tout, insécurité permanente, menaces de mort et d'enlèvement, telle est la réalité de ce qu'on nous présente sur un ton badin et satisfait comme un "nouveau pays démocratique". L'Union européenne déverse il est vrai beaucoup d'argent sur le Kosovo, mais pas pour ses habitants serbes, visiblement.

Pour soutenir l'opération "Du bois pour l'hiver" :
FFS - ASMA
BP 80308
75723 PARIS Cedex 15
FRANCE

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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 22:21
Trop de morts, et maintenant tellement de mensonges inutiles... Comme celui-ci : "Je conteste le mot de guerre" (Hervé Morin, ministre de la défense). Les mots ont-ils encore un sens ? Tout aujourd'hui est dit guerre, combat, lutte, sauf la guerre elle-même. Là, on n'ose pas. On devient bizarrement pudique. Le mot est tabou. Pourtant, c'est la guerre en Afghanistan. Une guerre aussi terrible que celle d'Irak, une guerre qui tue chaque jour. Qui vient de tuer dix jeunes militaires français et d'en blesser une vingtaine d'autres. Déjà sept ans de cette guerre et plus elle va, plus le vague espoir d'une paix à l'horizon vacille. Et de quelle sorte de paix parle-t-on d'ailleurs ? La pax americana ? Car la situation est pire aujourd'hui qu'elle n'était au début, à l'automne 2001, et c'est sans doute cela le plus inquiétant. Les Talibans étaient largement vaincus. Mais depuis, financés par l'héroïne que nous leur importons, toujours aidés par les Services pakistanais ( Le Pakistan est-il un pays sûr ? ), et profitant de l'esprit de révolte que suscitent l'occupation prolongée du pays et les exactions de l'armée américaine, ils ont repris du poil de la bête. Les témoignages des soldats anglais ne laissaient déjà pas de doute à ce propos il y a deux ans. Ils évoquaient les conditions extrêmes, la pénurie de munitions, le manque d'appui aérien, la sauvagerie des combats... Cf.  Des nouvelles de Kaboul - Afghanistan et Des nouvelles de Kaboul (suite)

Mensonges inutiles aussi sur les circonstances du guet-apens meurtrier de ce lundi 18 août, alors même qu'on en savait les grandes lignes dès le lendemain. L'Etat major et le Ministère ont beau dire, les témoignages directs des militaires présents sur le terrain sont formels (rapportés par Le Monde, Le Canard enchaîné et le dernier Paris Match). L'affrontement, commencé vers 14h30, a duré jusque tard dans la nuit. Ceux qui y ont perdu la vie ne sont pas tous morts "dans la première heure". Pourquoi cacher que le combat a été héroïque ? En position défavorable, sans renfort immédiat, bientôt à cours de munitions... Et oui, les avions US arrivés au secours ont bombardé de travers. Pourquoi le nier ? C'est aussi celà la réalité de la guerre. Et ces fausses pudeurs des "spécialistes" qui s'offusquent qu'on évoque des prisonniers égorgés (par respect pour les familles, disent-ils), mais se gargarisent du mot "polycriblés" ! Je préfère la pudeur de leurs compagnons d'armes : "Certains des nôtres ont été attaqués à l'arme blanche". Pas besoin d'en dire plus.

Mensonge ou approximation, quand on nous parle de talibans comme d'une évidence. Les affaires afghanes sont plus compliquées que ça. L'attaque contre les Français semblerait plutôt devoir être attribuée aux hommes du Hezb-i Islami de Gulbuddin Hekmatyar, un chef de guerre afghan d'une soixante d'années, autrefois financé par la CIA à hauteur de 600 millions de dollars pour lutter contre les Soviétiques, éphémère premier ministre du pays en 1996 et allié circonstanciel des Talibans depuis 2002. Il passe pour un habile stratège en guérilla. Or, dans le district de Saroubi où s'est déroulée l'embuscade, Hekmatyar est encore chez lui.

Mensonge ou essai d'intimidation enfin, quand le gouvernement et ses porte-voix prétendent que la mort de nos soldats devrait faire taire toute question sur la pertinence de l'engagement français dans cette guerre. Drôle d'idée ! Au contraire, c'est plus que jamais le moment d'en parler. Nous n'avons pas de frontières communes, pas d'intérêts très directs, pas de casus belli. Alors qu'attendons nous pour nous-mêmes de la guerre d'Afghanistan ? Qu'est-ce qu'on y gagne ? Quel est le but ? La paix, nous dit-on - mais elle s'éloigne. Et qu'on ne me parle pas de démocratie ! Pour que d'autres jeunes gens ne soient plus inconsidérément sacrifiés "sur l'autel de l'inutile", comme l'a dit tristement le père de l'un d'eux.

Reportages :
Crimes de guerre à Mazar
http://video.google.com/videoplay?docid=-3879703582207034825 (âmes sensibles s'abstenir)
Une guerre au nom de la paix
http://polemiquepolitique.blogspot.com/2008/08/afghanistan.html (Envoyé spécial)
Et Sarkozy ricanant
http://www.youtube.com/watch?v=THa7C2lZZh0&eurl=http://club-acacia.over-blog.com/article-22131746.html
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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 23:55
Intermède. A l'écart du brouhaha, une rue pavée serpente. La treille porte une passiflore aux fruits de passion presque mûrs. Un chat somnole. Paris, temps suspendu, rue des Thermopyles.

Un peu plus loin, un graffe :
A prendre dans le sens que vous voudrez.

Et j'ai aussi la photo du chat dédicacée.

Vous inquiétez pas : demain, j'attaque !
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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 23:11
C'est tout mignon et ça vient de naître : l'Abkhazie, un très joli petit pays au bord de la mer Noire, avec pour capitale Soukhoumi, "le petit Paris du Caucase". Mais peut-être le connaissez-vous mieux sous le nom de Colchide, l'ancien royaume de la toison d'or ? Ce pays mythique au climat doux, montagneux et boisé, où, paraît-il, il y a de l'or, faisait déjà rêver dans la Grèce ancienne. Mais c'est aujourd'hui du tourisme balnéaire que vit surtout l'Abkhazie.
Cap de Pitsunda sur la mer Noire

Monastère du Nouvel Athos

Déjà indépendante de fait de la Géorgie depuis 1992-1993, l'Abkhazie, comme son alliée l'Ossétie du Sud, accède désormais à la reconnaissance internationale puisqu'elle vient d'être reconnue ce jour par la Russie. La quarantaine de pays qui ont cautionné la création du Kosovo, dont la France, devraient suivre rapidement en vertu du respect du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes... n'est-ce pas ?

Toujours est-il que le président abkhaze, Sergueï Bagapch, a fort bien joué dans l'affaire puisqu'il tire profit de la crise ossète tout en épargnant une nouvelle guerre, et les destructions qui vont avec, à un pays qui panse encore les plaies de sa guerre d'indépendance d'il y a 15 ans. La seule opération militaire d'envergure aura été cette fois la reprise par l'armée abkhaze des gorges de Kodori.


Après le Lakotah ( Le retour des Sioux ), Géopolis est ravie de réintégrer l'Abkhazie et l'Ossétie-Alanie dans le concert des nations.


Pauvres Géorgiens ! (mais qui leur a collé un président pareil, l'asinus coronatus du Caucase ?)
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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 21:45
Richard Labévière, rédacteur en chef à Radio France Internationale et responsable de l'émission "Géopolitique, le débat" du samedi, a été licencié pour faute grave le 12 août dernier dans une indifférence médiatique générale. La faute ? : ne pas avoir informé la direction de la radio* de l’interview du président syrien Bachar El Assad qu’il avait réalisée à Damas le 8 juillet (diffusée le 9 juillet par TV5 et le 10 par RFI), à la veille de la venue officielle d’Assad à Paris sur invitation du président Sarkozy. Faire des interviews est pourtant la mission première du journaliste... mais comme chacun sait, la France est le pays de la liberté.

*La direction de RFI, id est Christine Ockrent, id est l'épouse de Bernard Kouchner, id est le ministre des Affaires étrangères de Sarkozy.


Les électeurs de Sarkozy s'imaginaient sans doute que leur vote serait sans conséquences. Erreur, grave erreur ! J'avais pourtant prévenu : Nicolas Sarkozy, façon 1933
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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 22:14
Le 15 août 2008, le colonel Nils Olav, commandant honoraire de la garde du roi de Norvège, a été anobli sur ordre du roi Harald V avec rang de chevalier.


Petite précision : Nils Olav est un pingouin.
Pour tout contact, écrire au zoo d'Edimbourg (Ecosse).
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16 août 2008 6 16 /08 /août /2008 23:05
Profitant de l'insouciance estivale des Occidentaux et de la toute fictive "trêve olympique", les appétits de l'USI ( Israël + USA = USI ) sont des plus aiguisés ce mois d'août. La multiplication des casus belli en est le signe : l'Ossétie vient d'en faire les frais, mais l'Iran reste dans la ligne de mire. Il semblerait même qu'on prépare aux Perses un traitement de faveur...

Le New York Times a ouvert complaisamment ses colonnes le 18 juillet dernier à l'historien Benny Morris, représentant de la gauche israélienne et consultant auprès de son armée considéré particulièrement fanatique. Il s'est spécialisé dans l'histoire des relations israélo-palestiniennes et la question de l'expulsion des Palestiniens en 1948, mais ses positions aujourd'hui violemment anti-palestiniennes - Benny Morris envisage un nettoyage ethnique... - invitent rétrospectivement à considérer avec circonspection des publications qui passent cependant pour assez fouillées et plus équilibrées que d'autres (The Birth of the Palestinian Refugee Problem, 1947-1949, 1989 ; Israel's Secret Wars : A History of Israel's Intelligence Service, 1991 ; 1948 and after : Israël and the Palestinians, 1994, ou encore Righteous Victims : A History of the Zionist-Arab Conflict, 1881-1999, 1999, le seul qui semble disponible en français sous le titre Victimes, histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, éd. Complexe, 2003).

Mais ce n'est pas pour parler de Palestine que Benny Morris vient de reprendre la plume dans cet article au titre particulièrement cynique : « Using Bombs to Stave Off War » (Bombarder pour éviter la guerre !), mais pour nous entretenir de l'Iran, dont le bombardement, nous dit l'auteur, serait imminent : "Israël attaquera certainement les sites nucléaires iraniens dans un délai de quatre à sept mois...". Nous voilà prévenus. Si cette première attaque au moyen d'armes conventionnelles (sic) ne donnait pas pleine satisfaction à ses partisans, alors, eh bien nous aurons droit à une guerre nucléaire ! Faisant fi de toute solution négociée et du fait que pour l'heure il n'est toujours question, côté iranien, que de centrales à usage civil, le bonhomme ne voit pas d'autre option pour empêcher que l'Iran accède au nucléaire que sa vitrification... C'est tout de même 70 millions d'habitants, l'Iran, mais ça n'a pas l'air de l'interpeller plus que ça.

On est loin des principes de la dissuasion nucléaire qui veut que deux pays possédant l'arme atomique évitent de s'en servir l'un contre l'autre. Benny Morris semble même incapable d'en saisir le sens, pourtant évident si on tient à la vie, puisqu'il n'a que cette alternative : ou la destruction de l'Iran, ou la destruction croisée de l'Iran et d'Israël, qui bien sûr est exclue du point de vue de ses lecteurs, donc... Dans sa paranoïa, l'intelligentsia israélienne accuse en fait l'Iran de ruminer pour Israël le sort qu'elle-même réserve aux Iraniens. Car, insinue tout de go Benny Morris, puisque les premières frappes ont peu de chances de venir à bout de la volonté des Iraniens, il faudra y venir au feu nucléaire. Reste à savoir qui s'y collera, des USA ou d'Israël. Le fait que les USA soient déjà engagés ailleurs n'est qu'un piètre prétexte pour passer la main à Tsahal et permettre à Israël de faire étalage de sa puissance à la face du monde. Ici, l'auteur lève un secret de polichinelle : l'arsenal nucléaire israélien.

Car si l'Iran n'est pas autorisé par les instances internationales à développer l'arme atomique, Israël n'y est pas autorisé non plus, et dispose pourtant depuis belle lurette de 200 ogives nucléaires (la France en a 348 et l'Iran 0). La bombe atomique israélienne a été obtenue dans la plus totale illégalité et sans que l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) ait jamais été admise à aucun contrôle.

Bref, selon Benny Morris, des frappes nucléaires israéliennes sur l'Iran sont de l'ordre du probable et il faut tout bonnement se faire à l'idée d'un holocauste nucléaire ("a Middle Eastern nuclear holocaust"), une expression déjà employée par George W. Bush. Cette univocité montre assez que l’USI est une seule et même entité. Et Benny Morris d'en rajouter sur la prétendue "irrationnalité des mollahs"... Les plus fous ne sont pas ceux qu'on croît !

Cf. http://www.nytimes.com/2008/07/18/opinion/18morris.html

En attendant le moment où ces Messieurs cèderont à l'enivrant vertige d'appuyer sur le bouton du feu nucléaire, il semble qu'on s'achemine vers un blocus naval dont une répétition générale a eu lieu dans l'Atlantique en juillet sous le nom d'Opération Brimstone. L'exercice a réuni des bâtiments de guerre des marines US, britannique, française, italienne et, pour la première fois, une frégate brésilienne, avec pour objectif affiché de s'entraîner à un éventuel blocus dans les eaux peu profondes du golfe persique et du détroit d'Ormuz... Le terrain a aussi été préparé du côté de la Chambre des représentants US, démocrates et républicains de conserve, qui, en mai 2008, ont pratiquement voté un blanc-seing au président George Bush pour ce genre d'opération. Or une armada sans précédent a convergé à l'heure qu'il est vers les côtes iraniennes, de quoi bloquer le ravitaillement et les exportations du pays, de quoi aussi l'arroser de bombes le moment venu...

Cf.  Sus à l'Iran ! et http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=9817
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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 21:55
Dans la guerre d'Ossétie, il est un point de vue dont, Russes exceptés, on semble s'être peu inquiété, celui des Ossètes eux-mêmes. La plupart de nos politiciens et journaleux vont même jusqu'à en escamoter le nom, pour ne parler que de "Géorgie". Il est d'ailleurs significatif qu'aucun des émissaires de l'Union européenne n'ait daigné s'arrêter à Tskhinvali, la capitale du pays. Aucun n'a rencontré Edouard Kokoïti, président de la république d'Ossétie du Sud, ou quelque autre représentant ossète. Comme s'ils ne comptaient pas. Comme si leur sort ne comptait pas. Il est manifeste qu'on cherche à accréditer aux yeux du public la fiction d'une "Ossétie géorgienne", fiction puisqu'à défaut d'avoir obtenu sa reconnaissance sur la scène internationale, le pays est indépendant de fait depuis 15 ans. Cependant, avec l'attaque qu'ils viennent de subir, il est clair que les Ossètes ne demandent pas mieux que de se réfugier dans le giron russe qui, seul, les protègera de l'impérialisme géorgien. Cela peut paraître curieux de définir ainsi la politique du président de Géorgie, que je surnommais déjà en octobre 2006 "l'agité du Caucase", alors même que Baltes, Polonais ou Ukrainiens, encore traumatisés par des décennies d'occupation soviétique, croient voir dans les derniers événements une nouvelle manifestation de l'impérialisme russe. Certes, la Russie avance ses pions. Pourtant, vu de Tskhinvali, la menace vient de Tbilissi, non de Moscou. Et ce que l'on pourrait reprocher aux Russes du côté de la Pologne ou de la Lituanie, en Ossétie du Sud c'est aujourd'hui aux Georgiens qu'à bon droit on le reproche.

 Difficile d'appréhender la guerre depuis une cave d'immeuble, mais c'est souvent dans la cave que les guerres se vivent. Voici le témoignage d'un journaliste, Alan Tsorion, présent à Tskhinvali la nuit de l'attaque géorgienne. Témoignage emprunté à RIA Novosti : http://fr.rian.ru/, photos montrant le feu géorgien (Al Jazeera) et le feu russe avec chars camouflés (RIA).
*

TSKHINVALI (Ossétie du Sud), 12 août - RIA Novosti. ... Sept août, le soir. Après tant de tirs et une canonnade interminable, il semble que le silence possède une odeur et que l'on peut le respirer. Une inspiration profonde, et il remplit les poumons, de façon à détendre les entrailles, chiffonnées dans le poing de la guerre comme l'emballage plastique d'un paquet de cigarettes. J'aspire le calme à pleins poumons. Le silence n'est troublé que par le remue-ménage que font des souris, quelque part entre le plafond et le grenier. On a peine à croire qu'à ce moment, quelqu'un peut s'occuper de tâches quotidiennes.

Les rongeurs se consacrent à déplacer et faire rouler quelque chose en permanence, comme s'ils avaient entendu le président géorgien promettre, il y a quelques heures, de ne plus tirer sur la capitale ossète. Et s'il n'y a plus de tirs, on peut reprendre ses occupations habituelles.


Cependant, il ne nous reste que cinq minutes, à moi et mes rongeurs, pour nous consacrer à nos occupations ménagères. A 22h05, les "jeux de souris" sont terminés: Mikhaïl Saakachvili a manqué à sa parole. Les obus tombent sur la ville, les murs et les vitres tremblent. On dirait que des morceaux se détachent du ciel à chaque explosion et, emportés par les ondes de choc, qu'ils s'écrasent contre la fenêtre. Moi et quelques autres personnes descendons à toute vitesse au sous-sol d'un immeuble rue Staline (qui à présent doit déjà être rasée) dans le centre de Tskhinvali.

Tout le monde porte ce qu'il avait comme vêtements au moment du déclenchement des tirs: pantoufles, robes de chambre, culottes... Nombre d'entre nous étaient déjà couchés lorsque les obus géorgiens se sont abattus sur la ville et que toutes les ententes et les promesses s'en sont allées en eau de boudin en même temps que les fragments de maisons et de voitures bousillées.

"Ma tars, ma tars..." ("N'aie pas peur", en ossète), répète une mère essayant de calmer son fils Batradz. Le garçon, qui doit avoir huit ans, cache son visage dans les genoux de celle-ci et, frissonnant au bruit d'une nouvelle explosion, lui demande, angoissé: "Ma, et pourquoi est-ce qu'ils tirent, ne savent-ils pas que demain, c'est l'ouverture des Jeux olympiques? Pourquoi personne ne leur dit que pendant les Jeux olympiques, il est interdit de faire la guerre?".

Vers 23h00, la lumière s'éteint dans notre sous-sol, tout comme dans l'ensemble de la ville. Dans le noir absolu, les sens s'aiguisent. On commence, tel un aveugle, à discerner les moindres nuances de sons, qui se transforment tout de suite en images défilant devant nos yeux non-voyants. Là-haut, à la surface, le ciel nocturne s'éclaire l'espace une seconde, à la suite d'explosions de munitions, puis devient blanc, comme un immense négatif. Les éclats, en rasant le sol, vrombissent tels des bourdons de plomb. Les balles, elles, produisent un sifflement étrange, comme si quelqu'un se préparait à siffler, mais qu'il inhalait de l'air à la place: "fiiii! fiiii!". "Takh-takh-takh... Takh-takh-takh-takh", gronde en cadence un canon installé sur un blindé. "Iratta razma!" ("Ossètes, en avant!" en ossète), entend-on dans la rue. La voix est calme et concentrée. A côté, les pas précipités de six paires de rangers militaires sur du verre cassé et des éclats de briques et de plâtre.

"Ma tars ("n'aie pas peur"), Batradz, ma tars!", les paroles de la mère se perdent dans l'écho d'une explosion d'obus assourdissante qui vient de réduire en miettes la maison voisine. On dirait que quelqu'un a claqué de toutes ses forces une lourde porte. Des miettes de béton pleuvent du plafond du sous-sol...

Mais même les obusiers, installés tout près de nous, à Erghneti et à Nikozi, ne sont pas aussi effrayants que les salves des Grads géorgiens, situés, eux, beaucoup plus loin, à Gori. Leurs roquettes, en s'approchant de la cible, produisent un sifflement s'apparentant au son d'énormes flèches aux pointes ardentes. Les tirs ne sont pas ajustés et les toits des maisons paisibles de Tskhinvali sont ainsi assaillis de nuées de "flèches" à réaction.

Les tirs ne s'arrêtent pas. Les gens se préparent à passer la nuit au sous-sol.


... Le matin. 8 août, 5h00. Les tirs massifs d'artillerie provenant des positions géorgiennes n'ont pas cessé depuis sept heures. Mon téléphone portable n'aura bientôt presque plus de batterie. Il n'y aura donc plus aucune liaison. J'appelle la rédaction pour l'informer que je serai bientôt injoignable, car je n'ai aucune possibilité de le recharger.

La batterie de mon portable est morte vers 9h00. Il fait déjà jour à Tskhinvali. Me rappelant la grande règle - "A la guerre, c'est celui qui court vite qui survit", - je quitte la cave pour m'installer ailleurs. Je cours le long d'un mur, en rentrant la tête dans les épaules. La poussière de la route s'envole çà et là en petites fontaines, soulevée par les balles et les éclats. Des accrochages ont lieu entre les soldats d'élite géorgiens et les combattants ossètes. J'entends les cris des OMONs (police anti-émeute) ossètes: "Vas-y!!! Vite!! Une "boîte" (véhicule blindé de combat d'infanterie) est coincée rue Khetagourova".

Mes jambes plient sous le poids de mon corps mais ne sentent pas la fatigue, je tourne au coin... "DANG!!!!!" - je tombe sur le ventre, ayant reçu un coup violent sur les yeux et les oreilles. Des nuées de poussière tourbillonnent, s'approchent de mes pieds, poussées par l'explosion d'une roquette à cinq mètres de moi. Je me relève. Je cours, en recrachant le sable. De l'autre coté de la rue, quatre soldats ossètes viennent à ma rencontre, l'un d'eux est en train de recharger son fusil d'assaut, sans s'arrêter. "Clac!" - il referme la culasse noire. Le plus âgé d'entre eux ne doit pas avoir plus de 23 ans. Encore quelques pas, et je plonge dans l'entrée d'un immeuble résidentiel de quatre étages.

Dans l'obscurité de l'entrée, je vois des silhouettes masculines. Les femmes et les enfants se sont cachés au sous-sol, sous l'escalier. On entend des pleurs sourds venant d'en bas. "Combien de temps vont-ils encore continuer à nous bombarder? Rendons-nous, avant qu'ils ne nous écrasent tous. La Russie semble nous avoir oubliés!", dit une voix lasse de femme montant du sous-sol. Ici, entouré de vieillards, de femmes et d'enfants, on se sent coupable malgré soi. En ce moment, la place d'un jeune homme est à la guerre, en défense, il ne doit pas rester planqué là, parmi les vieillards et les enfants.

Une vingtaine de personnes se cachent dans ce sous-sol, et presque personne n'ose mettre le nez dehors. Seul le vieux Inal, ancien soldat de la paix ayant participé aux hostilités de 1992, se promène dans la rue en toute sérénité, devant l'entrée, alors que les tirs n'ont pas encore cessé. "On s'en fout de la guerre, l'essentiel ce sont les manoeuvres", répète le vétéran en regardant deux policiers ossètes transporter un soldat blessé à la jambe et au bras.

Le blessé a les yeux fixes ornés de long cils qui s'ouvrent et se ferment à un rythme saccadé, telles les ailes d'un papillon. Il est manifestement choqué par la douleur. Sa robe de camouflage est trouée en deux endroits, du sang écarlate coule sur sa hanche. Le soldat est mis à l'abri dans l'immeuble. Un policier trapu enlève son fusil d'assaut d'un geste familier. La crosse est entourée d'un garrot. Il défait le garrot pour le mettre sur la plaie. L'un des résidents de l'immeuble apporte du chlorure d'ammonium.

"Chaï kho, kouyj kouylykhaï na maly" ("ce n'est rien, un chien ne meurt pas de boiter", en ossète), dit le policier au soldat, qui grimace de douleur. Il frotte avec ses énormes mains d'ouvrier la poitrine du blessé et lave son visage avec de l'eau. "C'est bon, on repart", dit-il, en soutenant le blessé par l'épaule.

"D'où viens-tu, mon gars?", me demande le vieux Inal. "De Moscou, je suis journaliste", lui réponds-je. "Allons casser la croûte", lance l'ancien soldat de la paix d'une voix rauque. "La guerre c'est la guerre, mais on doit quand même manger quelque chose".

"Les Russes vont arriver aujourd'hui, ils nous donneront un coup de main", dit Inal, en allumant une tablette de méthénamine qu'il place sur un fourneau à gaz: "Qu'ils frappent sur Gori, et encore sur Tbilissi, je n'en demande pas plus".

"Les chars géorgiens sont déjà dans la ville, on aura du mal sans l'aide des Russes", affirme l'ancien soldat de la paix en buvant une gorgée de sa tasse de café.

Quant à moi, il ne me reste plus qu'à me taire. Mais notre silence est rompu par l'apparition de deux avions géorgiens Su-25. L'un d'eux, pour le plaisir, tire sur l'immeuble dans lequel nous nous cachons. Inal et moi descendons vite au sous-sol.

Et là, c'est de nouveau l'humidité et l'obscurité. La lumière ne passe que par un petit trou aménagé pour les tuyaux. Il donne sur le sud, là où les troupes géorgiennes attaquent. C'est pourquoi il est déconseillé de placer sa tête devant: des balles le traversent souvent et ricochent après avoir heurté le plafond en béton du sous-sol.

L'idée me vient qu'au cours de ma vie, somme toute assez courte, toute l'instruction que j'ai reçue de mes grands-parents, ma formation et les livres sages que l'ai lus, tout cela m'a servi en fait de préparation pour cet instant, où des obus explosent au-dessus de ma tête et qu'instinctivement, je rentre la tête dans les épaules, et qu'un gros filet de sueur descend le long de mon dos. La mort semble errer tout près de moi, elle sent l'humidité du sous-sol et la croûte attachée à ma pommette. Alors que les avions effectuent un nouveau virage, et que vous savez qu'ils tireront dès que le bourdonnement des turbines se rapprochera et deviendra encore plus mélancolique, à ce moment précis vous commencez à réaliser qu'il pourrait bien s'agir de la dernière journée de votre vie. Ce n'est pas de la peur, c'est plutôt une angoisse extrêmement forte, car vous vous rendez compte que vous n'aurez pas eu le temps de faire ou de dire certaines choses.


Cependant, tout d'un coup, les avions arrêtent leur bombardement et repartent vers le sud, vers la Géorgie. Que se passe-t-il? Au bout de quelques secondes à peine, on entend des centaines de voix crier "Rrrrrrrrrrrraaaaaaaaaaahhhhhh!!!!" Ce sont les combattants dans la rue qui saluent un convoi de troupes russes arrivé à Tskhinvali. "AAAAA!!! Vous êtes là, mes chers enfants!, hurle Inal. Ils vont voir, maintenant, nique leur mère!!!".

Je cours dans la rue et j'entends le bourdonnement des véhicules russes, ils doivent être tout près. Les militaires russes évincent les troupes géorgiennes de Tskhinvali. Un homme accourt, affolé, le regard plein d'effroi: "A l'aide! Qu'est-ce que je dois faire?!!! Je suis Géorgien, je travaillais ici, à Tskhinvali. Je suis ouvrier, où dois-je aller?", crie-t-il dans un mauvais russe. "Sauvez-vous", lui réponds-je, me rendant compte une nouvelle fois de la bassesse de la guerre, faisant souffrir avant tout les civils innocents. Il est 15h00.

A sept heures du soir, lorsque les accrochages et les explosions d'obus se sont un peu calmés, et que les rafales sont devenues plus rares, je quitte la ville de Tskhinvali, en flammes. Les troupes russes ont chassé les militaires géorgiens, mais la guerre n'est pas encore finie. Des civils sont toujours dans la ville. La capitale sud-ossète est encore sous l'emprise ferme des mains sales et tenaces de la guerre. Cette sale guerre déclenchée par surprise, sous couvert de la nuit. La guerre qui continue à faire des victimes parmi les civils. La guerre qui s'empare de l'âme humaine et l'écrase entre ses mains couvertes de sang, comme l'emballage plastique d'un paquet de cigarettes.
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